Et dire que les plus petits croient être toujours

Et dire que les plus petits croient être toujours plus grands, croient avoir nombre de possibilités à leur portes, croient être tellement fort.. c'est beau, ça. Le plus dur, c'est d'en sortir.

[Extrait] Suzan rentra chez elle des idées plein la tête, des espoirs plein le cœur.. Des espoirs d'un autre genre que ceux qu'elle avait connu auparavant.. l'aimait-elle ? Non, mais elle l'adorait, elle l'adorait comme un frère, un confident qu'elle avait eu tant de mal à trouver, et elle, elle se trouvait enfin. Il était temps. Deux ans et une absence de quelques mois l'auront amenée à savoir ce qu'elle aurait aimé savoir depuis le début.. Elle voulait son bonheur, tout simplement.Elle gravit les escaliers pas à pas, le cœur léger, l'esprit ailleurs, et ne remarqua pas la fenêtre grande ouverte du corridor : il était bien déjà 2h du matin. Un homme y était accoudé, confondu dans l'obscurité. Suzan cherchait le trou de sa serrure dans la pénombre, et impatiente au final, alluma la lumière du corridor. Apercevant l'homme, elle sursauta, laissant échapper ses clés qui tombèrent au sol, et étouffa un cri..
-Que fais-tu là ?
- Je prends l'air, comme tu le vois.. Ça faisait un bail dis-moi.
-Oui, comme tu dis.. J'espère que tu vas bien. Excuse-moi mais je suis fatiguée..
-Tu ne me laisse pas entrer ?
- Je..
Et n'ayant jamais pu lui refuser quoique ce soit, ramassant ses clés, elle lui ouvrit grand la porte, même si elle aurait donné n'importe quoi pour disparaître, pour se confondre avec l'obscurité de la nuit qu'elle enviait à travers la fenêtre grand ouverte..
Esprit contradictoire, seule personne avec qui cet esprit là ce révélait pourtant, comme un fantôme qui ne peut errer que sur son lieu de disparition..
Elle pénétra dans son appartement après avoir refermé la fenêtre, et fermant la porte, elle pria pour qu'elle se rouvre le plus vite possible..
Marc était déjà assis sur le canapé, prenant ses aises comme un habitué des lieux, fixant Suzan de ses yeux foncés, d'une manière plutôt attendrie..
-Alors tu as passé une bonne soirée avec lui ?
-Tu m'espionnes maintenant ?
-Moi ? Oh non, je passais par là, je me baladais lorsque je vous ai aperçu..
-Oui, une excellente si tu veux tout savoir.
-Des meilleures que celles passées avec moi ?
-Marc..
L'homme se rapprocha d'elle et la fixa de ses yeux avides, rapprochant doucement son visage du sien, tentant de décrocher un baiser, un seul.
-Tu me manques Suzan..
-Et bien pas moi!
Se dégageant, elle se leva et se dirigea vers le frigo.
-Tu veux boire quelque chose ?